Masoe : « Ce nouvel EP est beaucoup plus personnel que le premier »

Masoe nous présente son nouvel EP Ave Maria.

Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Je m’appelle Masoe, j’ai 28 ans et je suis auteur, compositeur et interprète. J’ai un parcours assez classique, je fais de la musique depuis que j’ai 6 ans. J’ai fait le Conservatoire dans le Sud-Est de la France (à Pau) en passant par 12 ans de chorale, de piano et de solfège. En parallèle, j’ai continué mes études et à 19 ans j’ai quitté la province pour monter sur Paris. Là, j’ai très vite rencontré mon équipe et mon producteur. On m’a fait comprendre qu’il fallait que je commence à réaliser mes propres projets et j’ai compris qu’écrire et composer, c’était fait pour moi bien que je n’avais pas l’habitude.

Pourquoi « Masoe » ?

Masoe, c’est le mélange des prénoms de mes parents : Maria et José. J’ai pris les lettres et j’ai fait mon petit combo Ma – soe, j’en ai parlé à mon équipe et c’est resté. À la base, je m’appelle Kévin, ce qui est un petit peu moins vendeur. Maintenant, on m’appelle Masoe dans la rue, je me retourne ! Pour moi, c’était important qu’on puisse me trouver rien qu’en entendant mon nom ou en cherchant sur internet, parce que je pense que des « Kévin », il y en a un petit peu plus.

A l’écoute de tes derniers projets, on ressent un penchant pour les tempos lents et les sonorités sombres et torturées, peux-tu nous dire quelles sont tes inspirations ?

C’est sûr que si on veut danser, ce n’est pas mon projet qu’il faut écouter mais c’est un peu ma tare. Parfois, j’essaie de faire des trucs un peu plus dynamiques parce que je pense que ça peut être cool mais je n’y arrive pas. Mes références viennent de la grande chanson française de Brel à Barbara etc… Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus jovial. J’ai l’impression que c’est ça qui m’a toujours inspiré et qui m’a donné envie de faire de la musique. Par exemple, en ce moment, je suis dans ma phase Aznavour. La chance que j’ai eu dans mon parcours, c’est que j’ai rencontré des gens qui viennent du milieu urbain, donc ça a quand même dynamisé mon univers en termes de prod. Mais malgré tout, je reste beaucoup plus attiré par le côté torturé comme tu dis. Par exemple, je n’arrive pas à composer en journée. Le studio dans lequel je travaille n’a pas de fenêtres et donc je n’ai pas la sensation de l’heure qu’il est. Je me dis qu’il y a déjà beaucoup d’artistes qui font du solaire, et que j’en fasse ou pas, ça ne manque pas dans le panel.

On remarque que tu travailles beaucoup sur tes textes, comment écris-tu tes morceaux ?

Le texte c’est vraiment ce à quoi j’accorde le plus d’importance. Ça n’a pas toujours été le cas quand j’ai commencé mes premiers projets en 2017, avec de la pop très léchée et beaucoup moins réfléchie en écriture. J’ai l’impression qu’en grandissant et en évoluant aussi dans ma vie d’homme, j’ai des réflexions plus poussées et je commence à me positionner politiquement. Et ça, j’ai besoin de le mettre dans ma musique. Aujourd’hui, si ma musique n’est pas « engagée » j’ai un problème et ça ne me fait pas kiffer. Faire un son sur la plage et les vagues, ce n’est pas trop mon délire. En ce moment, je suis un peu sur cette vague d’engagement tenace et donc je me prends beaucoup la tête sur mes textes qui, en contrepartie, me font grandir. Par exemple, le prochain single clippé JOLI qui va sortir, je sais que je ne l’aurais jamais fait s’il n’y avait pas eu les titres d’avant et l’écriture de certains morceaux. J’ai comme l’impression que je donne à ma musique, et ma musique me donne en retour. J’écris vraiment depuis 4/5 ans donc ça n’a pas été un exercice facile au début. Mais avoir des retours sur mes premiers textes, et de voir que j’avais une plume, ça m’a donné confiance et ça m’a permis aussi d’aller plus loin dans mes thématiques. Donc finalement, l’écriture est très importante pour moi, bien que parfois j’ai des titres qui vont sortir très vite comme le morceau Jupiter, présent sur mon premier EP, qui est l’un de mes préférés en termes d’écriture et qui s’est fait en 15 minutes. Certaines personnes pensent que l’inspiration n’existe pas. Pour moi, c’est faux parce que je peux avoir des périodes où je ne vais rien faire et d’autres où je vais me lever à 4h du matin et sortir un titre en 20 minutes.

Tu viens de sortir ton nouvel EP baptisé Ave Maria. De qui t’es-tu entouré pour réaliser ce projet ?

Sur cet EP, c’est toujours la même équipe que j’ai depuis le premier. Je travaille avec Dany Synthé (mon producteur) dans son label O-Vnee Musique. À côté de ça, musicalement j’ai vraiment trouvé mon binôme de créa, Kouny, avec qui je fais tous mes titres. En ce moment, on est en train de commencer à bosser sur l’album, et Kouny est vraiment la personne qui m’aide à travailler sur l’univers que je souhaite créer. Je travaille aussi avec Damien Kesler à l’image et à la vidéo. Entre Kouny, Dany, Damien et moi, c’est vraiment un quatuor qui s’est formé et je nous vois un peu comme un groupe de rock : tu ne pars pas en tournée sans le bassiste. On m’a proposé d’autres réalisateurs, d’autres compositeurs très cool, mais je ne peux pas faire sans cette équipe.

Quelle est l’histoire de ce nouveau projet ? 

Ce nouvel EP est beaucoup plus personnel que le premier. Pour revenir à mon « engagement » musical, mon premier projet est plus engagé que le second. Sur le premier, j’avais besoin de pousser un coup de gueule alors que sur celui-ci, il est beaucoup plus question de moi et de ma vie d’homme et de jeune homme. D’ailleurs, je ne sais pas quand est-ce qu’on pourra dire adulte car je n’ai pas l’impression d’être encore là-dedans alors que j’ai bientôt 30 ans. L’EP porte le nom d’Ave Maria, c’est le prénom de ma maman. Et je pense que ça montre totalement le côté personnel de ce projet. Sur mes réseaux sociaux, je ne mets jamais en avant ma famille et mes amis parce que j’estime que dans ma musique, je laisse transparaître suffisamment de choses pour ne pas en donner plus ailleurs. Sur cet EP là, je fais un pas de plus dans l’intime, comme avec le titre JOLI qui est pour moi le plus personnel.

Est-ce qu’il y a un titre sur Ave Maria qui te touche particulièrement ?

JOLI, mais je les aime tous. Je n’ai pas envie de mettre des titres « fourre-tout ». Par exemple, s’il faut faire un EP 5 titres, et qu’il faut en ajouter un en plus parce qu’il en manque, ça ne m’intéresse pas. Je suis content de ce projet-là car tous les titres ont leur place. Il y a Ave qui donne clairement l’élan de l’EP, Naissance qui est un titre que j’ai composé il y a 5-6 ans et qu’on a retravaillé cette année avec Disiz, un autre qui s’appelle Printemps qui parle de la famille, du deuil et de la nostalgie, et Écrans qui est un feat avec Kouny. Chaque titre a son histoire !

J’ai adoré ton feat avec Boris Way sorti il y a quelques mois, prévois-tu de nouvelles collaborations ?

Déjà je vais rebondir sur le feat avec Boris que j’ai maudit. Parce que je ne sais pas nager, j’ai une peur bleue de l’eau, et pour le clip il m’a foutu sur un plongeoir à 3m de haut à Nice à 5h00 du mat. Ce clip-là a été horrible pour moi, mais j’ai adoré cette collab avec Boris. Il y a surtout le fait que ça se soit passé pendant le premier confinement, donc j’ai pu rencontrer pas mal de monde malgré tout. Et pour mieux répondre à ta question, je fonctionne beaucoup au feeling, c’est à dire que pour moi l’humain passe avant tout, et peu importe l’artiste si ça ne match pas humainement je n’y arrive pas musicalement. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai collaboré avec Boris, on est très proches dans la vie, pareil avec Jean ou encore Kouny. J’ai plein de potes autour de moi qui me poussent à faire des feats avec des mecs dans l’urbain. J’adorerais faire un feat avec un mec comme Orelsan, Nekfeu ou encore Georgio, mais je sais que ce sont des choses qui ne se fabriquent pas ou si ça se fabrique, ça s’entend. Je fais confiance plus ou moins à la vie, je me dis que pour l’instant elle fait quand même bien les choses pour moi.

Un petit mot pour la fin ?

Je suis trop content d’être là, merci à vous de me recevoir ! Je suis content parce que c’est la première promo pour cet EP, je suis ravi d’en parler car il fait vraiment la transition avec l’album finalement. C’est un peu comme si cet EP débloquait énormément de choses. C’est bien pour ça que je pense que le terme « EP » est là, ça sert aussi à se construire avant l’album. Là il y en a eu 2 donc je pense que ça va, j’ai eu le temps de me construire ! On a commencé à bosser sur l’album et je sais qu’il y a des trucs qui sont là, grâce à cet EP. Ce projet m’a aussi permis de rencontrer plein de gens. Donc cet EP il faut l’écouter, pas le choix !

Crédit photo : Damien Kesler

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