
KLON nous présente son nouveau projet musical baptisé Nouveau Genre.
Pouvez-vous vous présenter ?
Aurel – Je suis le manager du groupe et je m’occupe de tout l’aspect emploi du temps, marketing, communication sur les réseaux.
Nejma – Moi je suis la DA graphiste du groupe. Je gère tout le côté image, que ce soit au niveau des créations graphiques comme les covers mais aussi les shootings ou l’organisation des clips.
Art – Je suis le batteur et producteur du groupe. J’ai un diplôme d’ingé son ce qui permet d’être carré en studio sur ce qu’on fait et d’avoir la mainmise sur nos projets.
Zoé – Je suis la chanteuse et claviériste du groupe. Je fais partie de la cellule composition de KLON.
Rory – Je suis guitariste mais je fais également partie de la cellule de composition du groupe. À la base, je suis réalisateur et on s’est rencontrés il y a trois ans, lorsque que le groupe était encore un collectif de rap, et je devais faire un de leur clip. À côté de ça je suis aussi tatoueur.
Akra – Je suis chanteur et bassiste. J’ai fait des études de mode et je m’occupais à la base plus de la partie création stylistique parce qu’on a aussi l’ambition de faire une marque de vêtements un jour.
Vic – Je fais aussi partie de la cellule de composition. Comme mon reuf (Art), j’ai un diplôme d’ingé son et je suis guitariste. On a le studio à la maison et avec mon frère on chapeaute tout le côté technique du studio. On enregistre tous les instruments chez nous et le but c’est vraiment d’être indépendants dans notre travail, tout en gardant le côté interdépendant du groupe.
Comment est né le projet KLON ?
Zoé – On s’est tous rencontrés au lycée. On est frères et sœurs (Zoé, Art et Vic) et chez nos parents c’était un peu le QG de rassemblement le week-end. On jouait déjà d’un instrument au conservatoire donc on avait déjà tous un background musical. On s’est retrouvés tous ensemble car il y avait une amitié fusionnelle entre nous, et il y a eu surtout une envie de faire quelque chose. On s’est regroupés autour de notre passion commune, la musique.
Vic – A l’époque, on faisait tous du rap et s’est rencontrés en tant que rappeurs dans une soirée. Donc ça a commencé avec un collectif de rap. On se réunissait dans notre salle de jeu chez nos parents pour faire des freestyles et on s’est dit qu’il fallait qu’on soit davantage ensemble donc on a pris une collocation à Créteil tous ensemble. Ensuite, on a rencontré Rory, ça a super bien marché avec lui, et on a voulu choper une maison plus grande pour en faire un studio.
Akra – De là notre son a naturellement évolué, il y a eu une vraie transition dans laquelle on a eu envie de renouer avec nos esprits de musiciens et tout l’apprentissage qu’on avait eu individuellement. On a commencé à jouer en groupe, ce qu’on ne faisait pas quand on faisait du rap. Plus tard, quand on a commencé à faire nos prods avec guitare, basse, synthé, etc… On a migré progressivement vers un truc un peu plus pop et aujourd’hui ça donne KLON.
Rory – On cherche l’authenticité, on veut incarner notre musique et vivre cette life-là. Donc on a commencé à acheter du matos pour sortir de la sphère plug in digital etc. Et finalement, notre son découle assez souvent des choix faits par instinct et on laisse le hasard et le destin mener notre barque.
Akra – Il y a eu des moments où c’était hyper cérébral, on voulait cadrer absolument tout. Et en fait, on s’est rendu compte que la magie du groupe opérait vraiment au moment où on était les plus spontanés et les plus libres possible.
Vous bossez ensemble, mais vous vivez aussi à sept. Comment ça se passe ?
Zoé – On est passés par des phases de fou parce qu’il n’y avait plus du tout de frontière entre notre travail et notre vie.
Vic – On est toujours dans l’effervescence du projet avec une perpétuelle envie de trouver des idées qui vont servir notre musique.
Akra – En vrai, si on veut être toujours chauds et déterminés, il faut savoir faire des pauses sinon il y a un moment où tu te retrouves dans le flux et tu ne te rends même plus compte de ce que tu donnes. Au début du groupe, il y avait vraiment une volonté de faire tout nous-mêmes et ça nous demandait énormément de travail parce qu’on voulait gérer l’équipe, l’image, l’écriture et plein de trucs à la fois. Et finalement, on s’est rendu compte qu’en délégant et surtout en travaillant avec d’autres gens, ça nous libérait plus de temps pour sortir un objet artistique bien plus proche de notre vision. C’est pour ça que on a commencé à travailler avec d’autres gens, c’était une étape importante dans notre évolution.
Comment composez-vous vos morceaux ?
Zoé – En fait, c’est très collectif. On commence toujours par faire un bœuf tous ensemble dans notre garage. Dès que quelqu’un trouve un rythme sympa, on va le garder et l’enregistrer sur nos téléphones. Ensuite, on va produire tel ou tel track en studio tous les 5.
Art – A force, on commence aussi à se comprendre de mieux en mieux donc c’est un peu plus fluide car on sait où on veut aller, on a les mêmes références. Au final, on ne cesse de s’améliorer.
Rory – Tout le monde a son mot à dire. Et si c’est aussi simple, c’est parce qu’on est des potes avant tout. On est une famille, on s’aime, ce n’est pas juste des musiciens qui se sont réunis. On veut que tout le monde soit heureux donc on fait ce qu’on kiffe tous et ça s’applique à tout, pas seulement dans la musique.
Akra – C’est ça ! Avant tout, on est ensemble avant même le groupe de musique. J’ai envie de dire, on vit ensemble et c’est ça le vrai nerf de la guerre, tu vois ? On est une équipe.
Rory – En général, on prend du temps pour écrire car on essaie de creuser vraiment à l’essence de ce qu’on veut dire. On pense que pour faire le texte plus universel possible, il ne faut pas dire aux gens quoi penser, il faut leur donner des clés (des images, des couleurs, des sons, des émotions) et ensuite, en écoutant la musique, les gens vont vivre le truc et se faire leurs propres idées. Et c’est à ce moment-là que ça devient personnel pour l’auditeur, c’est ça qu’on recherche en écrivant. Ça peut prendre très longtemps mais à la fin, on est super contents et hyper fiers.
J’ai adoré votre titre Santa Barbara. Pouvez-vous m’en parler ?
Akra – C’est trop marrant parce que Santa Barbara c’est un des premiers sons qu’on a fait dans notre transition après le rap. C’était une atmosphère hyper spéciale. Quand on a commencé à faire de la pop, on a eu une réaction ultra démesurée et on voulait faire que des hits pop. Pour la petite histoire, on a fait ce son au moment où on n’avait pas encore fait les travaux dans le studio, on était sur notre Mac dans notre garage dégueulasse. C’était encore une salle pleine de poussière avec deux pauvres lumières. Je pense que comme notre univers était plutôt sombre, on a voulu faire un truc hyper solaire en parlant des États-Unis sous les palmiers.
Zoé – Santa Barbara, c’est ce beau souvenir d’amour de jeunesse. C’est ce truc superficiel et téléphoné de la relation amoureuse de vacances qui fait que quand tu prends du recul tu te dis que c’est quand même un peu con, mais au final ça ne s’arrête jamais.
Vous sortez aujourd’hui votre EP « Nouveau Genre ». Quelle est l’histoire de ce projet ?
Vic – Ce projet, c’est d’abord une première carte de visite pour présenter toutes les parcelles de ce qu’on peut faire. On l’a appelé Nouveau Genre parce qu’on veut abolir cette question du genre, ou du moins ne plus la mettre au centre. C’est un peu comme une mixtape, un premier essai qui représente le fruit de nos deux ans de transition.
Rory – On est dans une époque où tout le monde a besoin de se définir, alors qu’être humain c’est tellement plus complexe que ça. Chacun est nuancé et on refuse de s’enfermer dans la binarité du genre. Notre objectif c’est de faire un truc à l’image de l’humain, on veut remettre l’humain et la diversité de l’humain au centre du projet.
Zoé – On a besoin de se rassembler, d’être ensemble, quoi qu’on soit, pour aussi mettre en avant nos différences. C’est ce qui nous a enrichi dans le groupe. On s’est tous rendu compte que le fait d’être plusieurs, c’est une force de malade.
Akra – La diversité à l’intérieur du groupe nous pousse constamment à l’amélioration, et à faire en sorte de rechercher un équilibre parce qu’on a tous nos égaux, un background différent, une éducation différente. Et malgré ça, on doit faire cet effort constant d’essayer de s’améliorer, de ne pas rester sur nos acquis et d’être tolérants envers les autres.
L’EP est également accompagné d’un nouveau clip. L’aspect visuel est-il important pour vous ?
Vic – On adore tout ce qui tourne autour du cinéma. Il y a la musique bien sûr, mais notre deuxième passion c’est le cinéma. Pouvoir mettre des images sur notre musique, c’est mortel ! C’est une clé supplémentaire à la compréhension même du projet.
Akra – C’est surtout que quand on compose, on est obligés de se créer des images mentales qu’on partage aux autres pour se comprendre et pour s’aligner sur le même truc, donc c’est déjà hyper cinématographique dès la création du morceau.
Rory – Mais il arrive aussi qu’on ait l’idée du clip avant d’écrire.
Un petit mot pour la fin ?
Rory – Comme on l’a dit, si tout le monde s’acceptait, le monde serait plus simple et plus cool.
Akra – Il suffit de se rassembler, ça ne tient pas à grand-chose. Le rassemblement nous a permis d’en arriver là, et on espère que ça nous emmènera beaucoup plus loin. Je pense vraiment que le salut de l’humanité est dans le rassemblement, surtout aujourd’hui car on vit dans un monde très individualiste.
Hart – Aujourd’hui, on est beaucoup renfermés chez nous, et je pense que c’est très important de garder le contact humain. Donc le message c’est juste : rassemblez-vous et discutez ! C’est important de se confronter au monde et aux gens.
Rory – Avec les réseaux, on peut très facilement avoir l’impression d’avoir le monde au bout des doigts avec des milliers de possibilités qui s’offrent à nous alors qu’au final, il faut se rendre compte que la richesse est entre nos mains. Il faut faire avec ce qu’on a et essayer de faire fructifier les jetons qui se trouvent dans nos poches. Message d’amour et de paix.
Crédit photo : Adriana Pagliai
