Julien Granel : « Cet EP raconte mon histoire ! »

Il y a des coups de coeur musicaux que l’on n’explique pas. Et c’est le cas pour Julien Granel que j’ai découvert il y a quelques mois maintenant lors du concert d’Angèle au Zénith de Toulouse. Son énergie sur scène, ses productions et cette bonne humeur communicative m’ont convaincu en une fraction de seconde. Alors aujourd’hui je suis ravi de vous présenter cette interview. 🙂

Salut Julien ! Comment vas-tu après ces quelques semaines de confinement ? 

Salut Jérémy ! Ecoute ça va super bien. Je suis heureux que la vie reprenne un peu, pouvoir revoir tout le monde me remplit de joie. Je suis surtout surexcité avec la sortie de mon premier EP.  Forcément c’est mitigé parce que c’est dans un contexte un peu compliqué avec tout ce qu’il se passe, mais je pense que Bagarre Bagarre arrive au bon moment pour distribuer un peu de pop et de bonheur !

Pourrais-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ? 

Je m’appelle Julien Granel, j’ai 24 ans, je fais de la musique qui est un mélange de pop et de musique éléctronique. Je vais sortir un premier EP qui arrive après un an et demi de tournée en première partie d’Angèle. C’est un EP que j’ai eu la chance de jouer un peu partout en live, et je suis ravi qu’il sorte enfin.

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Avant de parler musique, j’aimerais qu’on parle de fringues. Tu as un style bien à toi, pop et coloré comme tes morceaux, où trouves-tu tes inspirations et que représente la mode pour toi ? 

Mes inspirations sont assez variées. Elles viennent surtout des premiers coups de coeur que j’ai eu dans la musique. Que ça soit les compilations d’Ed Banger qui avaient des pochettes très colorées et une musique avant-gardiste, l’album Life in Cartoon Motion de Mika ou encore David Bowie, j’aime m’inspirer de la musique que j’écoute. Ça m’a fait du bien de voir que certains codes étaient brisés, notamment avec l’apparition du style androgyne. Et c’est à partir de là que j’ai commencé à mettre des pantalons féminins par exemple, ça a vraiment été des déclics venant de la musique. La mode est devenue pour moi un moyen d’assumer encore plus qui je suis à l’intérieur mais de manière plus directe. C’est un peu une extension de ce que j’ai envie de défendre.

Ton goal ultime est de collaborer avec le talentueux Tyler, the Creator. Pourquoi apprécies-tu autant le travail de Tyler ? 

En fait Tyler est arrivé à un moment où j’avais du mal à découvrir de nouveaux artistes, j’avais envie de ressentir un gros coup de coeur musical comme avec David Bowie. Justement, je trouve que Tyler a un truc un peu à la Bowie, il arrive à chaque fois avec un album et un nouveau personnage, toujours en gardant une réelle cohérence dans sa musique. Pour moi c’est un artiste dans la même veine que Frank Ocean, qui vient casser les codes bien installés par l’industrie musicale en proposant une liberté artistique dans la production que je trouve ultra intéressante. Ce côté de tourner en dérision son personnage m’a toujours plu, je suis assez fan des artistes qui ne se prennent pas au sérieux mais qui font les choses sérieusement. J’ai eu un gros coup de coeur pour son album Flower Boy, et Igor est selon moi un des meilleurs albums de cette année.

J’ai découvert que tu avais un talent caché : mixer avec des bouteilles de bière. On a notamment vu ta superbe performance avec Maxenss via une vidéo sur Instagram, qui a été repartagée par Kendall Jenner et Bella Hadid. T’attendais-tu à de tels retours ? 

Bien sur que non ahah ! C’est vraiment une blague qui nous faisait rire qu’à nous, franchement on saoulait tous nos potes en soirée avec ça. Pour la petit histoire, on l’a fait un jour dans des loges d’une salle car on s’ennuyait avant un concert, on a filmé ce bout de vidéo qu’on a mis en story et qui a directement été repris sur Twitter. La vidéo a tourné pendant des mois, mais elle a pris une autre résonance lors du confinement puisqu’on n’avait plus le droit de faire de soirées. Puis j’ai fini par faire ça en live Instagram avec Benny Benassi qui est le producteur du son que l’on a utilisé. C’était hyper marrant parce que c’est arrivé jusqu’à lui avec le tour du monde que ça a fait, j’ai kiffé !

Tu le disais tout à l’heure, pendant plus d’un an tu t’es occupé de la première partie des Zéniths d’Angèle, comment vous êtes-vous rencontrés ? 

J’ai rencontré Angèle grâce à un ami en commun. On faisait un concert chez lui à Bordeaux, avant même qu’elle sorte son tout premier morceau. On a joué devant 20 personnes, c’était hyper cool. On a bien accroché, on a senti qu’il y avait une vraie connexion artistique et humaine, donc ça s’est fait assez naturellement. Il y avait aussi le moment où elle faisait les premières parties de Damso, et moi celles de Loïc Nottet. On se croisait à un jour près à chaque fois et on s’envoyait des vidéos où on était en galère pour porter notre matériel dans les gares, c’était des moments trop drôles.

Et justement, cela t’a permis de jouer devant plus de 20 000 personnes sur une de ses dates à l’Accor Hôtel Arena. Ça fait quoi de jouer devant autant de monde ? 

C’est super impressionnant. Se retrouver face à cette foule incroyable c’est une sensation hyper étrange, c’est un peu indescriptible. Toutes les émotions se mélangent, on passe de la peur à l’excitation en quelques secondes. J’ai du mal à mettre des mots dessus, mais c’était vraiment incroyable. C’était aussi super touchant, j’ai commencé mon set avec Bagarre Bagarre, et chanter ces paroles devant 20 000 personnes, ça a fait résonner beaucoup de choses en moi.

Tu viens de sortir ton nouveau morceau, Bagarre Bagarre, qui a l’air d’être un morceau très personnel. Pourrais-tu me raconter l’histoire de ce titre ? 

Complètement ! C’est notamment pour ça que j’ouvre mon set avec ce morceau car je trouve que c’est une bonne manière de rencontrer les gens en racontant cette histoire-là. Ça explique d’où je viens, ce qui a fait qui je suis humainement et artistiquement aujourd’hui. C’est un morceau qui parle de l’ouverture d’esprit et du fait d’avoir été confronté au manque d’ouverture d’esprit des gens, et de rebondir. Tu vois c’est un peu comme dans une bagarre, mener ce combat de rester soi-même, de totalement se détacher du regard et du jugement des autres, et de s’ouvrir à la diversité. J’aime bien ce message, donc c’est important pour moi de commencer avec ce morceau.

Ce titre fait partie de ton EP qui sortira le vendredi 26 juin. Peux-tu m’en dire un peu plus sur ce nouveau projet que l’on attend tous ?

C’est un EP que j’ai composé tout seul, sauf sur le morceau Danse Encore où je me suis entouré de Duñe et Crayon. J’ai bossé sur toutes les productions et les textes, puis je suis allé au studio de Julien Galner pour terminer et mixer les prods. C’était vraiment la bonne personne pour m’aider à aller au bout des productions et retravailler le tout pour que ça soit vraiment clean. Bagarre Bagarre s’est fait petit à petit pendant l’année de tournée avec Angèle, un peu comme un grand souvenir qui raconte mon histoire grâce à une trame et une chronologie dans la tracklist. Ça commence avec Bagarre Bagarre qui parle de mon passé, ça va vers Les Nuits qui raconte la suite, puis La Piscine qui soulève les premiers questionnements, et Où Etais-tu qui parle de mes déclics. L’EP se termine sur Danse Encore, qui est un peu une grande fête à la fois bizarre et drôle.

Malgré la situation actuelle, comptes-tu faire une tournée pour présenter Bagarre Bagarre à ton public ? 

Bien entendu, c’est prévu dès que les conditions sanitaires nous permettront de le faire. J’ai hâte car j’ai toujours défendu mes projets sur scène, c’est vraiment ce que je fais de plus donc c’est un peu frustrant de sortir un EP et de ne pas pouvoir aller à la rencontre des gens pour le jouer. Mais lorsque l’on pourra refaire des concerts je pense que ce sera une grande fête encore plus belle qu’avant, et ça sera trop cool de tous pouvoir se retrouver.

Un petit mot pour ton public toulousain ? 

Grave ! A chaque fois que j’ai joué à Toulouse, c’était la folie ! J’ai un souvenir du Zénith de Toulouse qui est incroyable, il y avait une énergie folle. A la sortie de scène j’ai même posté une vidéo sur Instagram de mon morceau Défait, et c’était la première fois que je me retrouvais devant autant de monde. Le moment où le refrain est parti il y a eu un truc assez fou où j’ai ressenti les vibrations des gens qui sautaient dans toute la salle, c’est un souvenir assez magique qui m’a mis un énorme frisson. J’ai carrément hâte de retrouver les gens qui étaient là et je suis trop chaud de revenir.

Merci Julien ! 

Bagarre Bagarre, dispo en précommande au format vinyle – Sortie officielle le 26/06/20

Crédit Photo : Eliott Fournie

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